Le Mouvement Révolutionnaire Túpac Amaru est une organisation politique constituée d'hommes et de femmes: ouvriers, paysans, étudiants, croyants, intellectuels et militaires progressistes. Le MRTA, en tant qu'organisation politique, veut changer la société péruvienne, en lui donnant plus de justice sociale afin de revaloriser la condition des êtres humains qui vivent dans ce pays. La Constitution Politique du Pérou, adoptée par l'Assemblée Constituante de 1979, dans son article 82, établissait clairement que: ... Considérant que le Gouvernement péruvien n'a pas pris en compte les aspirations à la démocratie et à la justice sociale de notre peuple, et qu'au contraire l'application du modèle néolibéral l'a plongé dans une situation de pauvreté extrême, et que face aux protestations fondées des secteurs populaires il a répondu par une politique répressive et systématique, un terrorisme d'Etat qui a conduit au massacre de Ucchurajay, Umaru, Soccos, etc.. Pour toutes ces raisons, le Mouvement Révolutionnaire Túpac Amaru s'est constitué en force militaire - Ejército Popular Tupacamarista (EPT) - en 1984, pour défendre les espaces démocratiques conquis par notre peuple au cours de décennies d'âpres combats, et pour conquérir la paix avec la justice sociale à laquelle nous aspirons. Le changement de gouvernement en 85 a suscité une grande expectative parmi le peuple, car le parti qui a assumé le gouvernement représentait un courant populiste, avec un discours clairement anti-impérialiste. Face à cette nouvelle situation, la Direction Nationale du Mouvement Révolutionnaire Túpac Amaru et le Commandement Général de l'EPT, au cours d'une conférence clandestine, ont annoncés la suspension unilatérale des actions armées contre le nouveau gouvernement, pour lui permettre d'accomplir le programme électoral qu'il a présenté au peuple. Malheureusement ce gouvernement a continué la politique néolibérale et le terrorisme d'Etat qui s'est traduit par les massacres de Acosmarca, Pucayucu, Molinos, etc.. ce qui nous a obligé à mettre un terme à la trêve...
C'est pour cette raison que, quand Víctor Polay Campos a été arrêté en février 1989, le gouvernement a profité de cette opportunité pour le traiter comme un délinquant de droit commun et les tribunaux ont prétendu le juger pour des crimes de droit commun ou pour actes de terrorisme. Les organisations politiques, syndicales, les intellectuels et les progressistes qui connaissaient l'activité politique de Victor Polay, on fait une déclaration publique pour signifier qu'il devait être jugé pour rébellion ou insubordination et non pour terrorisme. En 1990, on assiste a un nouveau changement de gouvernement, à la suite d'un processus électoral, au cours duquel le peuple a rejeté la politique néolibéraliste du SCHOCK et la subversion qui a abouti a plus de 160.000 assassinats. Croyant à une meilleure option, le peuple a voté pour Monsieur Fujimori qui a promis de ne plus appliquer la politique du SCHOCK et d'affronter le problème de la subversion par le dialogue. Des promesses qu'il n'a pas tenues. Monsieur Fujimori s'est allié avec les représentants les plus conservateurs des forces armées et du Service de l'Intelligence National, pour assumer le programme politique et économique des multinationales, obéissant aux lois que lui dicte le Fonds Monétaire International. Pour accomplir ce programme politique, Monsieur Fujimori a violé toutes les bases légales et juridiques sur lesquelles il avait prêté serment en assumant le mandat de président constitutionnel du Pérou. Le 5 avril 1992, par un coup d'état constitutionnel, il s'est octroyé un pouvoir absolu avec l'aide des forces armées, a fermé le Congrès de la République, le Tribunal des Garanties Constitutionnelles, et a "réorganisé" le Pouvoir Judiciaire, le plaçant au service du gouvernement. Dans ce contexte, il a promulgué des "Lois" telle que: La Loi de la Désobéissance, qui porte atteinte à la liberté d'expression et à la liberté de la presse. La Loi du Repentir, qui autorise la création de Tribunaux Militaires aux Juges sans visage. Loi qui instaure le délit de terrorisme aggravé ou "traître à la patrie" et le sanctionne à la réclusion à perpétuité. Loi qui permet l'application de la peine de mort pour les cas de terrorisme et les "trahisons". Loi qui modifie le droit à la rébellion ou à la sédition. Ces lois et d'autres ont été adoptées par un Congrès Constituant Démocratique autoproclamé et constitué par des inconditionnels du "nouveau" gouvernement surgit du coup d'état constitutionnel. |