Fils d'un diplomate, Carlos Fuentes est né à Panamá en 1928. Il a passé son enfance en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Europe. C'est à l'Université de Mexico qu'il fit ses études et obtint un diplôme de Droit. Puis il poursuivit ses études à l'Institut des hautes études de Genève (1950-1952).
Il occupe ensuite des fonctions officielles pour le Mexique : membre de la délégation mexicaine auprès de l'Organisation internationale du travail, chargé de la presse auprès du ministère des Affaires étrangères, ambassadeur en France (entre 1974 et 1977). Mais son orientation politique très marquée à gauche - il a été membre du parti communiste - le dessert dans cette carrière.
Il fonde diverses revues, dont la Revue mexicaine de littérature (1955) avec Octavio Paz, puis les éditions Siglo XXI (1965). Professeur dans différentes universités des États-Unis jusqu'en 1982, il enseigne aujourd'hui à Cambridge.
C'est en 1960 que la Critique Internationale s'intéresse à Carlos Fuentes et au mouvement de fiction latino-américaine. Si le style de Fuentes est moderne, son oeuvre reste enracinée dans l'histoire du Mexique.
Les premiers écrits publiés de Fuentes furent des nouvelles : le recueil "Jours de carnaval" (1954) témoignait déjà de son intérêt pour la recherche de nouvelles techniques narratives.
Quatre ans plus tard, en 1958, paraissait son premier roman, "La Plus Limpide Région", un réquisitoire contre la société mexicaine qui manifestait l'intérêt primordial de l'auteur pour l'histoire et l'identité nationales. Ce roman se caractérisait également par une structure narrative audacieuse, avec une temporalité non linéaire et des changements fréquents de points de vue.
D'autres romans suivirent, tels que "La Mort d'Artemio Cruz" (1962), qui fit connaître Fuentes au niveau international, "Le Chant des aveugles" (1964), "Peau neuve" (1967), "Terra Nostra" (1975), "La Tête de l'hydre" (1978) et "Le Vieux Gringo" (1985).
Le talent de Carlos Fuentes ne s'est pas exclusivement exprimé à travers des romans ou des nouvelles; il est également l'auteur de pièces de théâtre, telles que "Le borgne est roi" (1970), mais aussi de nombreux essais critiques, comme "La Maison à deux portes" (1971) ou "Cervantès ou la Critique de la lecture" (1976), et d'essais politiques ("Temps mexicain", 1972).