Géographie
L'Équateur est divisé en quatre régions géographiques : la Costa, ou plaine côtière, qui couvre un peu plus du quart de la superficie du pays, c'est une des régions les plus fertiles et les plus riches du pays; la Sierra, ou hautes terres centrales, est composée d'une double chaîne de montagnes élevées et massives encerclant une série de plateaux; l'Oriente, ou jungle orientale, qui couvre environ la moitié du territoire, est constitué de versants en pente douce situés à l'est des Andes; enfin, les îles Galápagos comportent six îles principales et une douzaine d'îles plus petites qui contiennent de nombreux sommets volcaniques, éteints pour la plupart. La région de la Sierra se situe entre deux chaînes andines, la Cordillère occidentale (avec le sommet le plus élevé du pays, le Chimborazo, qui culmine à 6 310 m) et la Cordillère orientale ou royale. Elle contient plus d'une douzaine de pics d'une altitude supérieure à 5 000 m, dont le Cotopaxi (5 897 m), l'un des plus hauts volcans du monde en activité.
Bien qu'il soit situé au niveau de l'équateur, le pays dispose d'une grande variété de climats, en raison des différences d'altitude. La Costa est généralement chaude et humide, avec une température annuelle moyenne d'environ 26°C. Dans la Sierra, les températures s'échelonnent entre 7°C et 21°C. La ville de Quito, située à 2 850 m au-dessus du niveau de la mer, possède une température annuelle moyenne de 13;°C. La région de l'Oriente est encore plus chaude et plus humide que la Costa : les températures avoisinent 38°C.
L'archipel des Galápagos possède de nombreuses espèces animales et constitue ainsi une réserve naturelle.
Société
La population équatorienne est estimée à 11 000 000 habitants. Environ 80% d'entre eux sont des Amérindiens et des métis, 10% sont des Blancs - principalement d'origine espagnole - et 10% sont des Noirs.
La moitié des Équatoriens habite sur la côte et environ 46% vivent dans la Sierra.
L'Équateur est divisé en 20 provinces, elles-mêmes subdivisées en cantons et en communes urbaines et rurales.
Quito, la capitale, est située dans les Andes septentrionales. Guayaquil se trouve dans le sud-ouest : c'est un centre commercial et financier et le principal port du pays. Cuenca, centre industriel, commercial et touristique, ainsi que Machala, ville commerciale, agricole et portuaire sont également des villes importantes.
La langue officielle et la plus largement utilisée dans le pays est l'espagnol. De nombreux Amérindiens des régions rurales parlent également le quechua, une langue originaire de l'Empire inca.
Gouvernement et vie politique
L'Équateur est administré conformément à la Constitution de 1978. Le pouvoir exécutif est détenu par un président, élu au suffrage direct pour un mandat de quatre ans non renouvelable. Le président de la République nomme les gouverneurs des provinces et il est commandant en chef des forces armées. Le pouvoir législatif est exercé par un Congrès national, doté d'une chambre et composé de 72 membres (65 sont élus au niveau provincial tous les deux ans et 12 au niveau national tous les quatre ans).
La république de l'Équateur compte de nombreux partis politiques, entre autres : le Parti social-chrétien, le parti de l'Union républicaine, le Parti conservateur, le parti de la Gauche démocratique, le parti de la Démocratie populaire, le Parti socialiste équatorien et le Parti communiste.
Economie
L'agriculture est la base traditionnelle de l'économie équatorienne.
Dans les années 1970, des quantités substantielles de pétrole commencèrent à être exploitées et exportées, en particulier grâce à l'achèvement de l'oléoduc transandin offrant une liaison entre les gisements de pétrole et le port d'Esmeraldas.
Les bananes sont la principale culture et constituent une part essentielle des exportations. Les plantations de canne à sucre, de manioc, de maïs, de riz, de pommes de terre, de café, de cacao et de citron sont également importantes.
L'Équateur est l'un des premiers producteurs mondiaux de balsa. Parmi les autres produits de ses forêts, il faut citer l'écorce de palétuvier et le caoutchouc.
Les eaux entourant l'archipel des Galápagos constituent l'une des plus riches zones de pêche de thon au monde; on y trouve aussi des crevettes en abondance. De manière générale, les eaux côtières situées au large du continent sont riches en poisson.
L'or, l'argent, le plomb, le gaz naturel, le zinc et le sel sont exploités en Équateur, mais c'est principalement le pétrole qui constitue la richesse du pays. En 1994, la production pétrolière représentait 18,8 millions de tonnes.
L'unité monétaire de l'Équateur est le sucre, équivalent à 100 centavos; ce nom lui fut donné en hommage au héros national Antonio José de Sucre.
Histoire
Des vestiges architecturaux d'anciennes civilisations remontant à des milliers d'années, en particulier des objets en poterie et des sculptures datant de 3000 ans av. J.-C., ont été découverts dans la région de l'actuel Équateur. Les différentes tribus d'Amérindiens qui vivaient sur ce territoire furent intégrées à l'Empire inca, qui s'étendait autour de Cuzco et dans la région du lac Titicaca, à partir du XVe siècle.
Les Espagnols débarquèrent pour la première fois sur les côtes du pays au début du XVIe siècle et profitèrent de l'affaiblissement du pouvoir inca. Les conquistadores, sous la direction de Francisco Pizarro, envahirent le pays en 1532; deux années plus tard, ils devinrent maîtres de la région, qui prit le nom de royaume de Quito.
L'Équateur - ou Audiencia de Quito - fut d'abord un territoire directement placé sous l'autorité du vice-royaume du Pérou. Puis, de 1717 à 1723, celui-ci fut intégré au vice-royaume de la Nouvelle-Grenade, dont le centre était à Bogotá. Par la suite, il retourna sous l'autorité de Lima jusqu'en 1739 et revint de nouveau à la Nouvelle-Grenade.
Cependant, les premières idées d'autonomie commencèrent à se répandre; la première révolte équatorienne contre l'Espagne eut lieu au XIXe siècle. Les forces militaires, menées par le général Antonio José de Sucre, lieutenant en chef de Simón Bolívar, remportèrent la victoire finale en 1822. La région devint alors partie intégrante de la fédération de Colombie, ou Grande-Colombie, dirigée par Bolívar, qui incluait aussi le Venezuela, le Panamá et la Colombie.
En 1830, le pays obtint son indépendance sous le nom de république de l'Équateur. Le premier président fut le général Juan José Flores, un héros de la guerre d'indépendance, qui tenta d'organiser le pays. Mais la politique intérieure du pays fut mouvementée : de 1830 à 1948, l'Équateur connut plus de 62 gouvernements successifs, de type présidentiel, militaire ou dictatorial. Le pouvoir alterna entre les partis conservateurs et les partis libéraux.
L'histoire politique fut marquée par certaines personnalités dont Gabriel García Moreno, président de 1860 à 1875 et Eloy Alfaro, un libéral radical qui dirigea le pays au cours de deux mandats.
En 1948, il devint l'un des membres signataires de la charte de l'Organisation des États américains. Mais ce qui marqua surtout la politique extérieure de l'Équateur fut un conflit frontalier avec le Pérou, qui avait débuté dès 1941. En effet, à cette époque, le Pérou avait envahi l'Équateur au sud de la région amazonienne; la guerre qui s'ensuivit s'acheva par la signature d'un traité (1942), qui attribua au Pérou la moitié du territoire équatorien et presque la totalité de sa forêt amazonienne. Le conflit fut ravivé en 1950 et en 1960.
En 1952, Velasco Ibarra à la tête d'une coalition, fut de nouveau candidat à la présidence de la république; il dirigea le pays pour la troisième fois entre 1952 et 1956, puis entre 1960 et 1961. Une des caractéristiques de ses mandats fut l'instauration d'une politique de grands travaux.
Les successeurs de Velasco Ibarra furent essentiellement des militaires, souvent incapables d'améliorer la difficile situation économique.
Lors des premières élections organisées après le règne des militaires, en juin 1968, Velasco Ibarra fut élu une nouvelle fois. Sa présidence s'orienta alors vers un pouvoir dictatorial. Cependant, en février 1972, il fut une fois encore renversé par un coup d'État, mené par le général Guillermo Rodríguez Lara.
Les années 1970 virent l'apogée de l'exploitation des gisements pétroliers équatoriens. Le pays devint le deuxième plus grand exportateur de pétrole d'Amérique latine, après le Venezuela. Ses revenus pétroliers lui procurèrent les devises étrangères et les fonds d'investissement dont il avait grandement besoin, mais ils stimulèrent également l'inflation et augmentèrent les inégalités sociales.
Un référendum sur le projet d'une nouvelle constitution et la mise en place d'une élection présidentielle future se déroula en 1978. C'est Jaime Roldós Aguilera qui fut élu président en 1979 et la nouvelle constitution prit effet. À l'extérieur, un début de lutte frontalière dégénéra en conflit armé avec le Pérou et s'acheva, en mars 1981, par un arbitrage international.
En mai 1984, León Febres Cordero Rivadeneira devint le nouveau chef de l'État équatorien; il orienta sa politique économique vers un certain libéralisme. Mais son gouvernement dut faire face à des rébellions militaires répétées, dont une révolte en janvier 1987.
En 1992, Sixto Duran Bellen accéda à la présidence. Son mandat fut marqué, en janvier 1995, par de nouvelles tensions frontalières avec le Pérou, qui s'intensifièrent lorsque des conflits violents éclatèrent entre les forces militaires de chaque pays. Le territoire disputé couvre une superficie de 340 km2 dans une région montagneuse qui constitue un débouché sur l'Amazonie et qui est surtout une région riche en ressources naturelles. Des combats se déroulèrent donc au début du mois de janvier. Un cessez-le-feu fut signé en mars, sous l'égide du Brésil, des États-Unis, du Chili et de l'Argentine, afin de permettre la tenue de négociations pacifiques. Une zone de démilitarisation fut créée, mais des tensions persistent. Sur le plan économique, Sixto Duran Ballen institua une loi de développement agraire; la situation s'améliora, en particulier grâce au maintien de la croissance économique.
Élu à la présidence de la République en juillet 1996, Abdala Bucar´m Ortiz afficha un comportement personnel pour le moins excentrique et mit en œuvre un programme d'austérité qui entraîna une croissance vertigineuse des prix. Le 5 février 1997, les syndicats déclenchèrent une grève générale et, deux jours plus tard, le Parlement, cédant à la pression des manifestants, destitua Bucar´m pour incapacité "mentale et physique"; il élut Fabian Alarcon président par intérim, tandis que la vice-présidente Rosalia Arteaga s'autoproclamait présidente.
Les chefs des armées organisèrent alors les négociations entre les deux parties et le Congrès approuva le compromis qui accordait la présidence à Rosalia Arteaga pour quelques jours. Le 11 février, cependant, c'est Fabian Alarcon qui fut élu président par intérim pour dix-huit mois lors d'une session extraordinaire du Congrès.
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