Géographie
En dehors de ses deux bandes côtières, l'une en bordure de la mer des Caraïbes et l'autre le long de l'océan Pacifique, le Honduras est essentiellement constitué d'un plateau. Celui-ci contient de profondes vallées et est traversé par des chaînes de montagnes, d'origine volcanique, qui s'élèvent à des altitudes supérieures à 2 800 m. Les forêts couvrent près d'un tiers du territoire. Parmi les cours d'eau les plus importants du pays, il faut citer l'Ulúa et le río Coco.
Le climat du Honduras est de type tropical, mais il est tempéré à l'intérieur, du fait des altitudes plus élevées. La moyenne annuelle des températures s'échelonne de 15 à 20°C pour les régions centrales et de 20 à 40°C sur les littoraux.
Société
La population du Honduras est estimée à 5 800 000 habitants. Près de 90% de la population est métissée, c'est-à-dire d'origine à la fois espagnole et amérindienne; le reste des habitants sont des Amérindiens, des Noirs et des Européens.
Le Honduras est divisé en 18 départements, subdivisés en municipalités.
La capitale et la ville la plus grande est Tegucigalpa, située dans le sud du pays. La principale ville du nord-ouest est San Pedro Sula. La Ceiba et Puerto Cortés sont les principaux ports des Caraïbes.
L'espagnol est la langue officielle du pays et est parlé par la quasi totalité des Honduriens. Les Amérindiens ont néanmoins conservé leurs langues.
Gouvernement et vie politique
Le Honduras fut dirigé selon la Constitution de 1965 jusqu'en décembre 1972, date à laquelle elle fut en grande partie suspendue à la suite d'un coup d'État. Une nouvelle Constitution fut promulguée en janvier 1982.
Le président de la République, élu au suffrage universel direct pour quatre ans, détient le pouvoir exécutif. Il nomme un cabinet qui l'assiste. Le pouvoir législatif est détenu par un Parlement unicaméral, le Congrès national, dont les 128 membres sont élus au suffrage universel.
Les deux principales formations politiques, toutes deux conservatrices, sont le Parti national (PN) et le Parti libéral (PLH). Le Parti national d'innovation et d'unité (PINU) ainsi que le Parti démocrate-chrétien représentent des formations moins importantes.
Economie
L'agriculture est le pilier de l'économie. Le secteur primaire emploie 58% de la population active.
Les principales cultures commerciales sont celles du café et de la banane. Les autres productions importantes sont la canne à sucre et l'huile de palme. Le maïs, les haricots secs et le riz sont les principaux produits de l'agriculture vivrière.
Le bois est également une ressource importante, en particulier les bois précieux : pin, acajou, ébène et bois de rose. L'essentiel des prises de la pêche hondurienne est constitué par les crustacés : crevettes, langoustes et homards.
Des gisements d'argent, de zinc et de plomb sont exploités au Honduras. Le minerai de fer, la houille, le cuivre et l'antimoine font partie des autres ressources, mais elles sont peu exploitées. La vraie richesse naturelle du pays est l'hydroélectricité.
L'unité monétaire du Honduras est le lempira, divisé en 100 centavos.
Histoire
Le territoire qui correspond au Honduras actuel fut un foyer de la civilisation maya durant le Ier millénaire apr. J.-C., les ruines de Copán en témoignent. Il fut envahi ensuite par les Aztèques, puis par les Mosquitos. En 1502, la région fut découverte par Christophe Colomb. La population indigène fut alors décimée par la conquête espagnole et par les maladies qu'amenèrent les colons. Très vite cependant, les peuples se mélangèrent et les métis devinrent le groupe ethnique dominant du Honduras.
En 1523, Hernán Cortés, au cours d'une expédition punitive contre des soldats rebelles, commença la conquête du territoire. La découverte de l'or dans le pays en fit cependant un foyer d'intrigues et de conflits pendant plusieurs années. Ce fut le lieutenant de Cortés au Guatemala, Pedro de Alvarado, qui vint finalement à bout de tous ses rivaux, en 1539.
En 1540, les Espagnols firent de Comayagua la capitale de leur colonie. D'autres communautés espagnoles s'installèrent dans les vallées du Honduras où elles demeurèrent très isolées.
À la fin de la période coloniale, la majeure partie du Honduras était une province peu peuplée, rattachée à la capitainerie générale du Guatemala, sous administration espagnole, et dont la plupart des habitants se consacraient à l'agriculture ou à l'élevage de subsistance. Le pays, après avoir fourni essentiellement des métaux, procura de grandes quantités de denrées alimentaires et de bétail aux régions exportatrices d'indigo du Salvador et du Guatemala.
De 1821 à 1823, la région fut intégrée à l'empire mexicain d'Iturbide, avant d'être incorporée aux Provinces-Unies de l'Amérique centrale, entre 1824 et 1838.
Indépendant en 1838, le Honduras appartint, entre 1842 et 1844, à une confédération regroupant le Salvador et le Nicaragua, et fit deFrancisco Morazán son premier président. Le Guatemala et d'autres pays voisins plus puissants exercèrent néanmoins une grande influence dans la politique du Honduras tout au long du XIXe siècle. De 1840 jusqu'aux années 1870, le pays fut fréquemment dirigé par des dictatures conservatrices. Les élections avaient peu de signification et les révolutions étaient fréquentes.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l'État fut dominé par des dictateurs libéraux, comme Marcos A. Soto, en 1876.
Au cours du XXe siècle, l'importance croissante des plantations de bananiers mirent le pays sous la coupe des compagnies fruitières américaines telles que United, Standard et Cuyamel. La United Fruit Company acheta Cuyamel, en 1929, et fit du Honduras une "république bananière". Même si elles contribuèrent peu au développement général du pays, les compagnies fruitières lui donnèrent une denrée d'exportation majeure, développèrent les zones portuaires des Caraïbes et firent, indirectement, de San Pedro Sula une zone de population importante.
En 1933, Tiburcio Carías Andino, soutenu par la United Fruit Company, parvint au pouvoir et exerça une dictature énergique jusqu'en 1948. Juan Manuel Gálvez lui succéda et entreprit de moderniser le pays. Sa politique engendra une grève générale des ouvriers des plantations bananières, en 1954. Cette grève marqua le déclin de l'influence de la United Fruit. C'est sous la présidence de Gálvez que le Honduras adhéra à l'Organisation des États de l'Amérique centrale.
En 1954, un régime démocratique fut mis en place et le libéral Ramón Villeda Morales devint président de la République. Il fit adhérer le pays au Marché commun centre-américain (MCCA) et lança des programmes en faveur d'une réforme agraire et de l'éducation. En 1963, sa politique contestée, associée à l'appréhension provoquée par la montée du communisme à Cuba, déboucha sur un coup d'État, conduit par le colonel Osvaldo López Arellano.
À la fin des années 1970 et dans les années 1980, le problème central du Honduras fut l'instabilité politique qui régnait dans les pays voisins. En 1980, Paz García signa donc un traité de paix avec le Salvador.
Lors des élections de novembre 1981, le candidat du Parti libéral, Roberto Suazo Córdova, remporta la présidence, marquant le retour des civils au pouvoir. Les militaires, cependant, gardèrent une influence considérable. Le Honduras devint une base pour les guérilleros luttant contre le gouvernement du Nicaragua et les États-Unis entreprirent alors une série d'exercices militaires, afin d'exercer une pression supplémentaire sur le gouvernement sandiniste.
En 1985, José Simón Azcona Hoyo fut élu président. Il fut remplacé par Rafael Leonardo Callejas, en 1989. Son gouvernement fut accablé par des grèves, alors qu'il était aux prises avec une situation économique désastreuse.
En 1993, Carlos Roberto Reina remporta l'élection présidentielle face à Callejas. Il s'engagea dans la voie des réformes économiques et des mesures d'austérité.
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