Géographie
Le Panamá est coupé dans sa longueur par plusieurs chaînes montagneuses. La sierra de Tabasará pénètre dans le pays par l'ouest. Son altitude moyenne est de 1 525 m, et son plus haut sommet, le Barú, un volcan éteint, atteint 3 475 m.
À l'est du canal, la cordillère de San Blas et la serranía del Darién, plus basses, ont une altitude moyenne de 915 m environ et sont presque entièrement situées à l'intérieur du pays. La région comprise entre les deux systèmes montagneux est formée de collines de 100 à 450 m de hauteur, de vallées fertiles bien arrosées et de plaines. Elle est entièrement couverte de forêts touffues et surmontée de crêtes, d'arêtes et, par endroits, de plaines et de hauts plateaux. Depuis les deux chaînes se déversent environ 325 rivières et cours d'eaux qui rejoignent le Pacifique et 150 qui descendent jusqu'à la mer des Caraïbes.
Le principal fleuve est le Tuira, qui se jette dans le golfe de San Miguel, sur la côte pacifique. Un autre grand fleuve, le Chagres, qui prend sa source dans le centre du pays, a été barré pour former le lac Gatún, qui communique avec le canal de Panamá.
La bande étroite (90 km au minimum) que forme le Panamá s'élargit au centre sud dans la péninsule d'Azuero, qui ferme le golfe de Panamá. Celui-ci abrite l'archipel des Perles, qui est constitué d'une centaine de petites îles d'une superficie totale de 1 165 km2.
Le Panamá jouit d'un climat tropical avec des températures moyennes annuelles allant de 23° à 27°C dans les régions côtières. Dans l'intérieur, à haute altitude, la température moyenne est de 19°C. La saison des pluies dure d'avril à décembre.
Société
La population du Panamá est estimée à 2,63 millions d'habitants. La population du pays est composée à plus de 75% de métis (d'origine amérindienne et européenne) et de mulâtres (issus d'Africains et d'Européens), et d'environ 6% d'Amérindiens de souche - surtout des Cunas, des Guaymis et des Chocos - le reste étant d'origine asiatique, africaine ou européenne.
Le Panamá est divisé en neuf provinces et un territoire spécial, Comarca de San Blas.
La capitale, Panamá, compte environ 950 000 habitants, suivie par Colón (140 000 habitants), à l'extrémité nord du canal de Panamá, et David (102 500 habitants), ville agricole située près de la frontière du Costa Rica.
La langue officielle est l'espagnol mais l'anglais est également très employé.
Gouvernement et vie politique
Le Panamá est gouverné d'après une constitution adoptée en 1972 et entièrement révisée en 1983. Le chef de l'État est un président élu au suffrage universel, en même temps que deux vice-présidents, et assisté d'un cabinet. Le Panamá dispose d'une Assemblée de 67 membres élus pour cinq ans au suffrage direct.
Economie
La principale source de revenus du pays provient du canal. La zone franche de Colón, la deuxième du monde après celle de Hong Kong, est une des assises de l'économie du pays, ainsi que le système des pavillons de complaisance qui assure au Panamá d'importants revenus et en fait le deuxième pays du monde pour l'importance de la flotte. Seul un tiers des habitants dispose d'un véritable travail salarié. Le reste de la population travaille dans l'agriculture de subsistance, le secteur informel ou est au chômage.
Environ 8% du territoire panaméen est consacré à l'agriculture. Les principales cultures sont la banane, la banane plantain, la canne à sucre, le riz, le maïs et le café. La forêt panaméenne produit divers types de bois, en particulier de l'acajou. De grandes plantations, généralement dirigées par des sociétés nord-américaines, produisent des bananes, de la canne à sucre et du cacao.
L'unité monétaire du Panamá est le balboa, qui est divisé en 100 centésimos.
Histoire
L'histoire du Panamá a été grandement influencée par la position stratégique de cet isthme étroit qui relie l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud et sépare l'océan Pacifique de l'océan Atlantique. Les Cunas, les Chocos et les Guaymis sont quelques-unes des tribus indigènes qui ont occupé la région. Même si ces civilisations n'étaient pas aussi avancées que celles des Mayas ou des Incas, il se peut qu'elles aient subi l'influence de celles-ci. L'explorateur Rodrigo de Bastidas débarqua sur le territoire en 1501 et, l'année suivante, Christophe Colomb revendiqua le Panamá au nom de l'Espagne.
Le Panamá servit de base au transport maritime des minéraux, des métaux précieux et des trésors en provenance du Pérou et acheminés vers l'Espagne par un axe traversant le pays d'un océan à l'autre, de Panamá au port de Nombre de Dios, sur l'Atlantique. Dépendant de la vice-royauté du Pérou, le Panamá fut intégré à la Nouvelle-Grenade au début du XVIIe siècle et resta sous la domination espagnole jusqu'en 1821. La Nouvelle-Grenade fut alors rattachée à la république de Grande-Colombie, créée sous l'égide de Simón Bolívar. En 1826, Bolívar réunit les gouvernements des cinq États de la Grande-Colombie, à Panamá, lors du congrès panaméricain, afin de construire avec eux l'unité du continent sud-américain. Il mourut cependant en 1830, avant d'avoir consolidé cette unification.
Déjà, en 1855, les Américains avaient achevé la construction d'une voie ferrée qui traversait le Panamá d'un océan à l'autre. Les Espagnols avaient eu l'idée de construire un canal pour relier les deux océans, mais ce fut un Français, Ferdinand de Lesseps, qui, en 1880, réalisa finalement la première tentative avec la Compagnie universelle du canal interocéanique. Les travaux furent cependant interrompus neuf ans plus tard en raison d'un grave scandale politico-financier qui secoua la IIIe République française.
En 1903, la Colombie refusa aux États-Unis le droit d'achever le canal. En réaction, les États-Unis incitèrent le Panamá à se soulever. Le 3 novembre de cette même année, la Colombie dut alors consentir à la création de la république du Panamá. Des troupes américaines furent envoyées pour soutenir le nouveau gouvernement panaméen et, dès le 18 novembre, les droits du canal furent vendus aux États-Unis.
Le canal fut achevé en 1914, et devint un passage obligé pour les bâtiments naviguant entre les océans Atlantique et Pacifique, leur évitant le long, et souvent périlleux, voyage autour du cap Horn, à la pointe de l'Amérique du Sud. Les États-Unis contrôlaient le canal, et la plupart des postes de direction furent confiés à des citoyens américains.
Depuis l'indépendance, acquise en 1903, la vie politique du Panamá a connu des soubresauts, les relations souvent tendues avec le voisin américain en étant un enjeu important.
En 1968, à la suite d'une série d'élections contestées et de crises constitutionnelles, le général Omar Torrijos, commandant de la garde nationale, s'empara du pouvoir.
À la mort de Torrijos, en 1981, son ministre de la Défense, le général Manuel Antonio Noriega devint de plus en plus influent. En 1988, Eric Arturo Delvalle, devenu président en 1985, essaya de chasser Noriega, lequel, par la suite, destitua Delvalle. Noriega gouverna en tant que chef de l'Assemblée nationale et décréta l'état d'urgence.
Le régime de Noriega devint de plus en plus répressif et corrompu. Les relations avec les États-Unis se détériorèrent, le président américain, George Bush, appelant en mai 1989 l'armée et le peuple panaméens à renverser Noriega. En octobre 1989, une tentative de coup d'État contre Noriega échoua et le 20 décembre de la même année, les États-Unis envoyèrent des troupes au Panamá (opération "Juste Cause"). Noriega se réfugia dans la nonciature du Vatican, mais il fut extradé aux États-Unis; en 1990, les Américains installèrent au pouvoir Guillermo Endara. Reconnu coupable de trafic de drogue, Noriega fut condamné, en 1992, à purger une peine de prison de quarante ans aux États-Unis.
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