Géographie
Le relief du Salvador est composé d'un plateau central peu élevé (de 400 à 800 m d'altitude) découpé par des vallées fluviales et recouvert par de nombreux volcans (Santa Ana, San Vicente, San Salvador, Tepaca, Conchagua), dont certains sont encore actifs. La partie la plus élevée du pays se situe dans le Nord, au massif de Monte Cristo (2 418 m). L'étroite bande côtière qui longe l'océan Pacifique ne dépasse pas 25 km de large. Le río Lempa, qui est partiellement navigable, est le principal fleuve du pays.
Le climat du Salvador est tropical, avec une saison sèche (novembre à avril) et une saison humide (mai à octobre). On rencontre, selon l'altitude, des terres chaudes (tierras calientes), jusqu'à 800 m, des terres tempérées (tierras templadas), jusqu'à 1 800 m et, au-delà des terres froides (tierras frías). La température annuelle moyenne de la capitale, San Salvador, est de 24°C.
Société
La population du Salvador est évaluée à 5,77 millions d'habitants. Plus de 90% des Salvadoriens sont des métis (d'Espagnols et d'Indiens). L'espagnol est la langue officielle du pays.
Le pays est divisé en quatorze départements. La population de San Salvador, capitale et plus grande ville du pays, s'élève à 450 000 habitants (1 500 000 habitants avec l'agglomération). Suivent Santa Ana (228 000 habitants), et San Miguel (180 000 habitants), située au pied du volcan San Miguel.
Gouvernement et vie politique
Le Salvador est gouverné selon la Constitution du 20 décembre 1983, qui établit un régime présidentiel, avec un président de la République élu pour cinq ans au suffrage universel et une Assemblée législative, dont les membres sont élus, également au suffrage universel, tous les trois ans.
La Constitution de 1983 renforça l'indépendance du pouvoir judiciaire. L'organe judiciaire le plus élevé, la Cour suprême, est élu par l'Assemblée législative.
Au début des années 1990, les principaux partis politiques du Salvador étaient le Parti de conciliation nationale (PCN), le parti démocrate-chrétien (PDC) et l'Alliance républicaine nationaliste (Arena). De nombreux groupes de guérilla sont devenus des partis politiques légaux, notamment le Front Farabundo Martí de libération nationale (FFMLN).
Economie
Malgré plusieurs tentatives de réformes agraires, les inégalités restent criantes entre les grands propriétaires terriens, dont les latifundias travaillent surtout pour l'exportation, et les familles d'ouvriers agricoles ou de petits propriétaires, qui pratiquent une agriculture de subsistance. Le café cultivé dans les montagnes du Sud est, avec le coton, la principale richesse du pays. On cultive également du maïs, de la canne à sucre, du riz, des haricots et de nombreux fruits tropicaux. L'élevage est essentiellement concentré dans la région du plateau central. Le Salvador est un important fournisseur de résine de balsamier (qui permet la fabrication de baumes utilisés en pharmacie). Les crevettes constituent le principal produit de la pêche.
Les principales exportations sont le café, le coton et le sucre.
La monnaie du Salvador est le colón, divisé en 100 centavos.
Histoire
De nombreuses civilisations amérindiennes se sont épanouies dans l'actuel Salvador bien avant la conquête espagnole, au début du XVIe siècle, et la région était peuplée majoritairement de Pipils, Indiens de langue nahuatl, lors de sa conquête, en 1524, par l'Espagnol Pedro de Alvarado. Elle fut ensuite administrée par la capitainerie générale du Guatemala, et les peuples indigènes furent décimés.
Après deux tentatives infructueuses, en 1811 et en 1814, le Salvador accéda à l'indépendance en 1821, pour être aussitôt englobé dans l'éphémère empire du Mexique d'Agustín de Iturbide.
En 1823, après l'effondrement de l'empire, le Salvador et ses voisins formèrent les Provinces-Unies d'Amérique centrale; une fois la fédération dissoute (1838), le Salvador put proclamer son entière souveraineté en 1841.
Pendant plusieurs décennies, le pays connut une succession de conflits entre libéraux et conservateurs. La culture du café prit son plein essor dans les années 1850 et devint la base de l'économie du Salvador.
La crise de 1929, responsable de l'effrondrement des cours de café, exacerba les tensions sociales. En 1931, un soulèvement paysan, dans l'ouest du pays, fut réprimé dans le sang (30 000 morts) par le général Maximiliano Hernández Martínez, dictateur du pays jusqu'en 1944. Les militaires devaient continuer de diriger le Salvador jusqu'au début des années 1980.
En 1979, un coup d'État dirigé par une junte composée de militaires et de civils permit à Duarte d'accéder à la tête de l'État l'année suivante (il fut élu président en mai 1994), sans que cessent pour autant les combats entre les guérilleros du FFMLN et l'armée salvadorienne, désormais soutenue financièrement par les États-Unis. La guerre civile, symbolisée par l'assassinat, dans sa cathédrale, de monseigneur Romero, archevêque de San Salvador et défenseur des paysans (mars 1980), devait faire 100 000 morts en dix ans et paralyser l'économie du pays.
Les négociations de paix entre le gouvernement et le FFMLN, entamées par Duarte, se poursuivirent après l'élection, en 1989, du candidat de l'Arena, Alfredo Cristiani. Les deux parties acceptèrent la médiation des Nations unies et, après de longs mois de négociations difficiles, signèrent des accords de paix sous l'égide de l'ONU en janvier 1992 (traité de Chapultepec). La fin de la guerre fut officiellement proclamée en décembre 1992.
En vertu des accords de paix, les forces rebelles acceptaient de déposer les armes et de prendre part au processus politique; elles se joignirent à une coalition de partis baptisée Convergence démocratique. La transition vers une réconciliation nationale et la démocratie connut des heurts tout au long de l'année 1993, mais des élections eurent lieu comme prévu en avril 1994. Armando Calderón Sol, dirigeant de l'Arena, fut alors élu à la tête de l'État.
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